Un sonnet de Camões, 1524 - 1580 (traduction: classe de 2nde3, 2008) |
Amor é fogo que arde
sem se ver...
Amor é fogo que arde sem se ver; É ferida que dói e não se sente; É um contentamento descontente; É dor que desatina sem doer; É um não querer mais que bem querer; É solitário andar por entre a gente; É nunca contentar-se de contente; É cuidar que se ganha em se perder; É querer estar preso por vontade; É servir a quem vence, o vencedor; É ter com quem nos mata lealdade. Mas como causar pode seu favor Nos corações humanos amizade, Se tão contrário a si é o mesmo Amor ? sonnet
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1ere version
corrigée collectivement
Amour c'est un feu
qui brûle sans être vu ;
C'est une plaie qui blesse et ne se sent pas ; C'est un mécontement mécontent ; C'est une douleur qui bouleverse sans blesser ; C'est un non vouloir bien voulu ; C'est une marche solitaire parmi les gens ; C'est ne jamais se contenter d''être content ; C'est croire qu'on gagne en perdant ; C'est désirer être prisonnier de son plein gré ; C'est servir à qui vainc, le vainqueur ; C'est avoir avec qui nous tue, de la loyauté ; Comment l'amour peut-il causer en sa faveur De l'amitié dans les coeurs humains, S'il est si contraire à lui-même ? |
En écho, un sonnet de Louise Labé (1524 - 1566), définissant, lui aussi, l'amour, par une série d'antithèses. Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ; J'ai chaud extrême en endurant froidure : La vie m'est et trop molle et trop dure. J'ai grands ennuis entremêlés de joie. Tout à un coup je ris et je larmoie, Et en plaisir maint grief tourment j'endure ; Mon bien s'en va, et à jamais il dure ; Tout en un coup je sèche et je verdoie. Ainsi Amour inconstamment me mène ; Et, quand je pense avoir plus de douleur, Sans y penser je me trouve hors de peine. Puis, quand je crois ma joie être certaine, Et être au haut de mon désiré heur, Il me remet en mon
premier malheur.
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2e version : travail de Derhen, Joy, Lucas P., Priscilla ; l'objectif était de choisir un rythme et de le respecter. Amour c'est feu
ardent qu'on ne voit pas;
C'est plaie douloureuse qu'on ne sent pas; C'est fort contentement qui mécontente; C'est douleur qui tourmente sans douleur; C'est non vouloir plus que bien vouloir ; C'est solitaire marcher dans la foule ; C'est ne se contenter d'être content ; C'est croire que l'on gagne en se perdant ; C'est souhaiter d'être fait prisonnier ; C'est se soumettre à qui vainc, le vainqueur ; C'est loyauté envers notre tueur ; Comment en sa faveur peut il causer Dans les coeurs humains de la complaisance Si tant contraire à soi est cet Amour. |