Britannicus,
Racine, première représentation le 13
décembre
1669, en l'hôtel de Bourgogne.
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Pour la présentation de la pièce de Racine, c'est ICI. |
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Mettre en
scène
Britannicus demande, comme pour toute pièce,
mais plus encore
pour les pièces classiques, de procéder
à des choix :
choisira-t-on, comme on le fait depuis la fin du XVIIIe siècle, de souligner le cadre historique de la pièce, donc de mettre décors et costumes sous le signe de la romanité ? mettra-t-on l'accent sur le caractère "classique" ? Choisira-t-on de se rapprocher de ce que devait être une représentation au XVIIe siècle ? Choisira-t-on de souligner la "modernité" de Racine et l'adaptera-t-on au cadre contemporain? Toutes ces solutions existent. A vous de décider celle qui vous semble la plus intéressante. 1. Gildas Bourdet au Théâtre de la Salamandre, en 1979, repris au Théâtre de l'Atelier en 1980, choisit le caractère "classique", c'est-à-dire qu'il choisit de souligner le lien entre la tragédie et le contexte dans lequel elle a été écrite et représentée : la royauté absolue de Louis XIV. Le décor est résolument Louis XIV, les costumes masculins aussi, y compris la perruque. Le costume féminin en est une adaptation symbolique. |
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Croquis
préparatoire de François Chevalier pour le
costume d'Agrippine dans la mise en scène de Gildas Bourdet en 1979.
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Théâtre de l'Atelier, 1980, Britannicus, Acte I, scène 3
(Narcisse -C.-A. Decroix, Britannicus -Christian Blanc, Agrippine
-Marief Guittier)
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2. En 1992, le théâtre des Amandiers, à Nanterre, dans une mise en scène d'Alain Françon, choisit plutôt un compromis : décor dépouillé, mais l'immense porte avec ses bas-reliefs évoque les décors du XVIIe siècle, de même que les murs de marbre avec une trace de latinité dans les piliers. Les costumes renvoient à un passé indéfini et sont fortement symboliques (rouge du vêtement d'Agrippine, rose pour celui de Junie, noir avec collier d'or pour Néron, qui n'est pas sans rappeler un costume qui est souvent celui du personnage d'Hamlet, dans la pièce de même nom de Shakespeare, ou encore la cuirasse et la cape signalant le caractère militaire de Burrhus.) |
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Acte I, scène 2 : Burrhus (Yann Collette) sort de chez Néron. Agrippine (Nada Stancer) aimerait y entrer |
Acte II,
scène 6 : Junie (Hélène Alexandridis)
s'efforce, bien malgré elle, de décourager
Britannicus (Clovis Cornillac)
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Britannicus,
Acte
III, scène 8 : Néron (Vladimir Yordanoff)
espionnant Junie et Britannicus.
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3.
la mise en
scène de la pièce dans son cadre historique :
Rome, Ier
siècle ap. J.-C. est aussi une possibilité, celle que
choisit Michel Vitold pour la Comédie française, en 1961,
ou Bernard Pisani, toujours pour la Comédie française en
1999.
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Robert Hirsch dans le rôle de
Néron (notez la couronne de lauriers)
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Bernard Pisani en 1999 (notez les bracelets similaires à ceux de Hirsch en 1961, la colonne brisée) |
4. D'autres metteurs en scène choisissent de rendre la tragédie contemporaine du spectateur, ce que fait le metteur en scène Robert Woodruf, en 2007, aux USA, en imaginant un décor proche des peintures de Hopper et des personnages vêtus comme leurs spectateurs. C'est aussi le choix qu'avait fait Brigitte Jaques-Wajeman, en 2004, au théâtre du Vieux Colombier, à Paris. |
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Britannicus,
Acte
IV, scène 2 : Néron
(Alexandre Pavloff), Agrippine (Dominique Constanza)
Des informations sur le spectacle, sur le site de Theothea.com D'autres photographies du
spectacle sur le site du photographe Jean-Paul Lozouet
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A regarder : la présentation des personnages à l'Atelier 210, Bruxelles, octobre 2010, mise en scène de Georges Lini. |