Orson Welles |
Le film est un ruban de rêves. Orson Welles
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"Le film est un ruban de rêves"
écrivait Orson Welles (Bulletin du
Festival,
Cinémonde-Film Français, 16 mai 1958), ce qui, bien sûr, est à entendre
dans tous les sens : il nous fournit des rêves, ce qui est plus et
moins qu'une image de la réalité, et qui dit "rêves" dit
interprétation, mais il a aussi la malléabilité la plus grande, il est
apte à tout dire, le visible et l'invisible, le vrai et le faux,
l'unique et le multiple, l'ici et l'ailleurs, l'avant et l'après.
Orson Welles a doté le cinéma de quelques-uns de ses plus beaux films. |
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Portrait d'Orson Welles à 24 ans, au moment du tournage de son premier film, Citizen Kane. |
Quelques indications
biographiques : 1915 (6 mai) : naissance de Welles à Kenosha (Wisconsin). La ville est située à quelques 100 km au nord de Chicago, sur les bords du lac Michigan. 1924 : mort de la mère 1930 : mort du père (le dr Bernstein, un ami de sa mère, devient son tuteur) Plus tard, Welles rendra
ainsi hommage à ses parents : "Mon père était un homme délicieux,
généreux et tolérant, adoré de tous ses amis, je lui dois une enfance
privilégiée et l'amour des voyages. Je tiens de ma mère l'amour de la
musique et de l'éloquence sans lesquels aucun être humain n'est
complet."
1932 :
voyage en Irlande. Engagement à l’ "Abbey Theater"
(Dublin).Le théâtre est la source vive de tout le travail de Welles : le texte bien sûr, mais aussi, et surtout, le jeu de l'acteur (Welles n'a jamais caché le plaisir qu'il prenait aux "transformations", au maquillage qui peut faire d'un jeune homme un vieillard, à toutes les ressources de la scène). 1934 : débuts à New-York, au "Martin Beck Theater" (Roméo et Juliette) débuts à la radio. 1937 : création avec John Houseman du "Mercury Theater". Sa 1ere pièce : Jules César (Shakespeare) sera regardée comme un événement dans les mises en scène de Shakespeare aux USA — Welles avait choisi de vêtir ses personnages d'uniformes rappelant ceux de l'armée allemande. Il en est d'ailleurs de même de toutes ses autres mises en scène qui pour être souvent des échecs financiers n'en ont pas moins révolutionné le théâtre américain. Par ailleurs, la troupe du "Mercury" suivra Welles à Hollywood où chacun de ses acteurs fera ensuite une carrière brillante. 1938 : entre à C.B.S. (Columbia Broadcasting System) pour animer une émission de "théâtre des ondes", avec ses camarades du "Mercury", où il adapte les grands textes de la littérature mondiale. Le 29 octobre 38, la troupe présente La Guerre des mondes (H.G. Wells). Le réalisme de l'émission, montée comme un "reportage", déclenche une panique: les auditeurs étant vraiment persuadés d'une invasion martienne. Welles devient célèbre du jour au lendemain. |
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Orson Welles, dans les années 1960.
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1939
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contrat avec RKO. 1941 : Citizen Kane. A partir de là, Welles va continuer sur trois fronts : la radio, où il adapte les grands romanciers ou dramaturges (Flaubert, Sophocle, Dostoïevski, etc.); le théâtre et le cinéma [acteur aussi bien que metteur en scène dans ces deux domaines]. 1941 - 42 : voyage au Brésil. 30.000 mètres de rushes pour All it’s true qu’il ne montera pas. 1942 : La Splendeur des Amberson (que le producteur montera sans tenir compte de la volonté de Welles) 1946 : Le Criminel 1947 : La Dame de Shanghaï [séparation d’avec Rita Hayworth, épousée en 1943 / rupture avec Hollywood] Macbeth (tourné en 21 jours avec un budget très serré) A la suite de ce tournage, Welles part s'installer en Europe où sa réputation d'acteur lui permet de gagner l'argent dont il a besoin pour ses projets de créateur. Toute sa vie, Welles va courir après l'argent pour mener à bien ses projets, sans toujours y parvenir. 1952 : Othello 1955 : M. Arkadin (Confidencial report - dossier secret) 1957 : La Soif du mal (A Touch of evil) 1962 : Le Procès (The Trial) 1966 : Falstaff (Chimes at midnight) 1967 : Une Histoire immortelle (premier film en couleurs de Welles, adaptation d'un conte de Karen Blixen pour la télévision française) 1973 : Vérités et mensonges (F for Fake) 1985 : mort d’Orson Welles |
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A sa mort, Welles laisse 7 scénarios non réalisés, les km de pellicules de deux films non montés: All it’s true et Don Quichotte, et un film monté en partie seulement : The Other side of the wind. Mais il laisse aussi une oeuvre étonnante, dont la beauté plastique est évidente et dont la capacité à interroger, perturber le spectateur ne l'est pas moins. Voir un film de Welles, c'est vivre une expérience, troublante car elle questionne toujours à des degrés divers sur l'identité (qui est qui ? autant que qui suis-je ?), sur le vrai et sur le faux, sur la possibilité de connaître, les êtres, les choses, même lorsque leur vérité semble dévoilée, sur la solitude intrinsèque de l'être humain, rien à voir avec les "images qui bougent" composant l'essentiel du cinéma du XXIe siècle, qui nous bercent gentiment même au plus fort de la violence qu'elles affichent. Il a apporté aussi un "style", une manière personnelle d'utiliser des techniques, pour certaines déjà existantes, comme la profondeur de champ en utilisant "un objectif à grand angulaire afin d'obtenir que le champ de vision de la caméra corresponde sensiblement à celui de l'homme." (Maurice Bessy, 1967) comme "Il a tenté [...] d'individualiser le son, au point de le mettre en scène au même titre que l'image au lieu de n'en faire qu'un support ou un complément." (Mauice Bessy, 1967) [Ces informations sur Welles ont été empruntées au Procès - decoupage intégral, Points-seuil, 1971, à Orson Welles de Claude Bessy, Seghers, 1967, à Orson Welles, Hervé Bazin, 1972, et à Moi, Orson Welles, entretiens de Welles avec Peter Bogdanovitch, Belfond, 1993] |
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Et alors ? qui était
Orson Welles ? un mystère...
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A consulter : le site de Ciné-ressources qui comme son nom l'indique est vraiment plein de ressources. A lire : Welles au travail, Jean-Pierre Berthomé et François Thomas, Cahiers du cinéma, 2006 A écouter : l'émission de la CBS (elle commence après 3 mn, à peu près, de présentation) |