MEMENTO POUR LE COMMENTAIRE DE TEXTE |
Commentaire = commentaire composé = commentaire littéraire (l'épreuve du bac propose simplement « commentez tel texte ») : il s'agit TOUJOURS de montrer comment « fonctionne » un texte (quel effet veut-il produire sur le lecteur ? Quels moyens techniques met-il en oeuvre pour cela? En quoi est-il original ?), c'est donc une ANALYSE du texte visant à en faire comprendre les enjeux, des plus explicites aux plus implicites. |
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Première
étape LECTURE |
lire le texte (plusieurs fois) objectif : définir le type du texte (narratif, descriptif, explicatif...) , définir le genre dans lequel il s'inscrit ; l'effet (ou les effets) qu'il veut produire, ce qui est appelé aujourd'hui registre (rire, s'apitoyer, convaincre de quelque chose, etc.) |
deuxième
étape RELEVES |
1. vérifier le vocabulaire (le moindre doute doit être éclairci ; plus souvent vous le faites, plus vous augmentez votre vocabulaire. Le jour de l'examen, vous n'aurez pas de dictionnaire) 2. observer s'il
existe des champs (ou des réseaux) lexicaux dominants
3. observer les constructions des phrases : simples (S+V), complexes (subordonnées) ; longues (nombreuses subordonnées ; nombreuses juxtapositions d'indépendantes) 4. noter les figures de style repérées (en les interprétant toujours : à quoi servent-elles ? Qu'apportent-elles à la compréhension du texte ?) 5. observer les temps des verbes (des changements de temps peuvent être indicatifs : passage du passé au présent ; passage de l'imparfait au passé-simple ; etc.) ; l'usage des pronoms (Je / nous / vous / on ) Chaque fois qu'un
aspect vous semble mériter d'être noté,
notez en même temps le sens que vous lui donnez. A
la fin de votre relevé, vous avez déjà
des idées pour la construction de votre travail : qu'est-ce
qui paraît le plus intéressant dans ce texte ? En
quoi est-il particulier ? (vous rappelle-t-il des textes que vous connaissez ou non ?)
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troisième
étape PLAN |
ATTENTION : le plan d'un commentaire N'EST PAS le plan du texte à commenter
Construire un plan : un commentaire est un texte argumentatif dans lequel vous allez démontrer la justesse de votre interprétation, c'est-à-dire, de la manière dont vous avez compris un texte. Comme tout écrit argumentatif, il organise des arguments que viennent prouver des exemples. PARTICULARITE : tous les exemples proviennent du texte que vous étudiez. Un plan ne peut pas avoir moins de DEUX parties, et vous devez éviter d'en faire plus de TROIS. Les parties d'un plan doivent s'enchaîner logiquement : cela veut dire que votre deuxième partie dépend de la première (si vous n'avez pas expliqué quelque chose dans une première partie, ce que vous allez expliquer dans la deuxième ne pourra pas se comprendre) et la troisième, quand il y en a une, de la deuxième. ex. Si vous n'avez
pas étudié la description du tremblement de terre
et l'effet d'horreur et de terreur voulu par le narrateur, vous ne
pouvez pas étudier les réactions des personnages
dans le chap. 5 de Candide.
En règle générale, le plan va du plus évident au moins évident, du plus visible au plus abstrait. Au brouillon, vous faites un plan détaillé, sous forme de tableau : I. résumez dans une phrase l'idée
générale qui organise votre 1ère partie
1. premier argument + exemple(s) prouvant cette affirmation 2. deuxième arguement + exemple(s) prouvant cette affirmation. etc. (Les marques chiffrées de votre brouillon disparaîtront dans la rédaction, remplacées par des phrases) |
quatrième étape INTRODUCTION / CONCLUSION |
La rédaction de l'introduction et de la conclusion se fait d'abord au brouillon : - introduction : elle est courte. Oeuvre, auteur (vous pouvez éventuellement, en une phrase, évoquer le contexte mais surtout ne racontez pas la vie de l'écrivain : c'est inutile). Situation du passage. Intérêt dominant du passage. Annonce du plan (qui ne sera pas sous forme de devinette, mais assez précis pour qu'on comprenne votre projet) Pour la rédiger, utilisez le paratexte : ce qui est dit dans la présentation aussi bien que les indications en bas du texte, à droite, en général : oeuvre, auteur, date. N'utilisez jamais la formule « Cet extrait » avant de l'avoir dûment identifié. - conclusion : elle est courte aussi. Elle rassemble vos conclusions partielles (sans utiliser les mêmes mots que dans le commentaire) et réaffirme l'intérêt et l'originalité du texte. |
cinquième étape : REDACTION |
Une fois
rédigées l'introduction et la conclusion, votre
commentaire sera développé directement, dans la copie que
vous rendrez au professeur, par la rédaction de votre plan
détaillé :
Quelques conseils : * Une ligne ne peut commencer par une ponctuation SAUF l'ouverture des guillemets [ « ], l'ouverture d'une parenthèse [( ] et jamais leur clôture. * Eliminer tous les NOUS (l'auteur nous montre, le narrateur nous dit que...) : ils sont inutiles. * Les auteurs doivent être identifiés par leur NOM (seules exceptions : Jean-Jacques pour Jean-Jacques Rousseau et Gérard pour Gérard de Nerval). Ce nom ne sera pas souligné, ni écrit en capitales. En règle générale aussi, la particule disparaît : on dit Balzac, Chateaubriand ou Montesquieu même si la noblesse des derniers est indiscutable contrairement à celle de Balzac. * les titres d'oeuvres sont soulignés. Les titres de chapitres, de poèmes, sont mis entre guillemets et ne prennent de majuscules qu'au premier mot, quel qu'il soit (Les guillemets INTERDISENT de souligner) . RAPPEL : Le premier mot du titre d'une oeuvre prend une majuscule. Si le titre commence par un déterminant défini, le deuxième mot prend aussi une majuscule. * Aucun ETC. n'est admis dans une analyse (le correcteur ne devinera rien. Ce qui n'est pas écrit n'existe pas) * Entraînez-vous à utiliser le vocabulaire le plus précis possible. Candide est un conte (les termes "livre" ou "histoire" sont inadéquats); Madame Bovary, un roman; Illuminations, un recueil de poèmes ; En attendant Godot, une pièce de théâtre. Utilisez aussi un vocabulaire précis pour nommer ce que vous identifiez : un champ lexical de la peur, de la destruction, de la lumière. Une métaphore n'est pas une comparaison, distinguez-les. * Une analyse n'est pas un récit : le temps employé dans votre travail sera le PRESENT de l'indicatif [temps de l'énonciation ; vous menez votre analyse ICI et MAINTENANT]. * C'est un texte argumentatif : travaillez les enchaînements en utilisant des phrases de transition et des connecteurs (de plus, cependant, en effet, pourtant, néanmoins…). CITATIONS
Toute l'analyse doit reposer sur des citations, MAIS : ces citations doivent être brèves : un mot, un groupe de mots, éventuellement une proposition, pas davantage. ces citations doivent avoir un sens : il est donc interdit de donner le début d'une phrase, d'un vers, d'une proposition, et la fin, en intercalant entre les deux des points de suspension. Seuls les vers peuvent être référencés par des chiffres (vers 1, vers 2...), aucune référence à des lignes n'est acceptée pour un texte en prose. Les citations sont des éléments essentiels de la démonstration, elles ne se mettent jamais entre parenthèses. On ne souligne rien dans une citation : si un seul élément est pertinent, ne donnez que cet élément ; sinon analysez la citation pour faire apparaître ce qui vous semble notable. Veillez à intégrer votre citation dans la syntaxe de votre phrase. Enfin, une citation ne sera une preuve acceptable que si elle est analysée. |
sixième étape : RELECTURE |
Relire est indispensable POUR : 1. vérifier l'orthographe grammaticale (accords des verbes et des sujets ; accords des participes passés; « s » des pluriels ; accords des adjectifs et des noms) 2. vérifier que vous n'avez laissé aucun blanc lié à l'usage de l'effaceur. 3. vérifier que toutes vos phrases sont complètes : qu'elles contiennent un verbe conjugué, qu'il n'y a pas de subordonnée sans principale du type : « Le conte de Voltaire qui est publié en 1759. (sic!) » 4. vérifier que toutes les phrases négatives ont bien deux éléments : ne... pas, ne... jamais... |