Les Pensées,
Blaise Pascal
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A propos de Pascal, ce site contient : 1. Biographie de l'écrivain - 2. Un extrait des "Deux infinis" - 3. Extrait de la Préface de Port-Royal (le projet de Pascal tel que le rapporte Etienne Périer, son neveu) - 4. La rhétorique pascalienne - 5. Le lecteur dans les Pensées - 6. La biographie de Pascal par Chateaubriand dans Le Génie du Christianisme. |
"Les
papiers d'un mort" (Michel
Le Guern)
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La chambre de Pascal à Port-Royal des Champs (ou ce à quoi elle devait ressembler). Le "Christ aux bas
étroits" est un crucifix utilisé par les
Augustiniens peut-être pour rappeler que "la voie est
étroite" (Saint-Mathieu) et qu'il y a peu d'élus.
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Georges de La Tour (1593-1652), Madeleine pénitente. Représentée
avec un
miroir (symbole de vanité) et un crâne (rappel de
la
mortalité). La bougie (double), source de lumière
matérielle (symbolisant la lumière spirituelle).
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Le texte proposé à la réflexion (Liasses II à VIII)Il pourrait, sorti de son contexte, prêter à confusion. Il convient donc de l'y réinscrire. Et d'abord ne pas perdre de vue la perspective démonstrative de Pascal. Il ne s'agit nullement d'une vision dépourvue d'arrière-pensée qui se bornerait à examiner la condition humaine telle qu'elle se donnerait à saisir via l'expérience quotidienne, le but de ce qui s'offre comme un constat est de "convaincre" un lecteur précis, un libertin, de l'impossibilité de rendre compte de la condition humaine. La dialectique pascalienne vise à lui faire perdre ses repères pour le conduire à accepter comme seule "raisonnable" la proposition qu'il lui fera ensuite : la religion chrétienne, et elle seule, permet de rendre compte de la dualité de la nature humaine. La première liasse contenant des fragments relatifs à l'ordre, à la progression de la réflexion aussi bien qu'aux choix littéraires les plus propices au projet (lettres ? dialogue ?) le dit nettement. Les liasses suivantes envisagent aussi les réponses que les philosophies, en particulier les philosophies stoïcienne et pyrrhonienne, tentent de donner et les disqualifient, dans la mesure où, aux yeux de Pascal, elles ne voient jamais qu'un aspect de la question et non ses angles multiples. Le projet de Pascal est donc, comme le résume Albert Béguin (Pascal par lui-même) de conduire son lecteur au "désespoir [...] : désespoir de l'intelligence, résignation de qui constate que toutes choses lui demeurent impénétrables." afin de le mettre en situation d'appeler une solution, une réponse qui sera religieuse et chrétienne : "Misère de l'homme sans Dieu - Grandeur de l'homme avec Dieu". Voilà pourquoi, il convient de lire ces liasses comme un moment dans un ensemble plus vaste, et en ne perdant jamais de vue "l'art de persuader" auquel Pascal a longuement réfléchi. Les sept liasses au programme, comme les autres, par ailleurs, contiennent des fragments de diverses sortes: des fragments relativement longs et que le texte de Pascal (dans les copies conformes) révèle extrêmement travaillés (par exemple "imagination", "Vanité, 41", ou "divertissement" "Divertissement 126 et 127"); des fragments relativement longs mais non corrigés qui apparaissent comme des notes, des réflexions personnelles, matériaux pour une élaboration ultérieure; des fragments très brefs qui peuvent être des citations, des résumés de lectures, ou des notes, du type "pense-bête", à ne pas oublier dans une réflexion à développer, par exemple "Vanité, 16, 17, 18" ou les notations se bornent à quelques mots, que l'on retrouve par ailleurs dans d'autres fragments, un peu plus développées : par exemple 17 en 83. Ces liasses s'organisent dans le but de déstabiliser le lecteur, de le désorienter : la II, la III, et la IV disent par leurs titres mêmes, "Vanité", "Misère", "Ennui", le malheur de la condition humaine mais lorsque tout semble désespérant, la V et la VI, "Raisons des effets" et "Grandeur" viennent rappeler que le monde des hommes n'est pas si misérable, qu'il est même en lui de la grandeur : la capacité de penser ; la capacité, comme l'écrit Tony Gheeraert, "de construire un certain ordre". La liasse VII, "contrariétés", synthétisant les précédentes, souligne particulièrement les contradictions dans lesquelles l'homme est empêtré, et contre lesquelles, il ne trouve que le "Divertissement" (liasse VIII), faute de pouvoir trouver la "raison" de ces contradictions - aucune philosophie ne le permet-, mais c'est une solution aléatoire et qui, par là même, ne peut suffire. Une fois les philosophies disqualifiées, tout est prêt pour que le lecteur s'ouvre à la seule solution : la religion chrétienne et à l'attente de Dieu. |
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A lire : le cours de Tony Gheeraert. A consulter : le séminaire sur Les Pensées sur le site du Centre International Blaise Pascal. |