Révolutions, J.-M.-G. Le Clézio, 2003

coquillage


     Révolutions paraît en 2003, chez Gallimard, c'est-à-dire quarante ans après Le Procès-verbal, premier roman de Le Clézio salué alors comme une révélation et doté illico du prix Renaudot tout en ayant failli, à une voix près, obtenir le Goncourt. Le jeune écrivain avait 23 ans. Son héros d'alors, Adam Pollo, errait dans une ville en quête de sens, en quête de lui-même, plus perdu encore que le jeune Holden Caulfield (L'Attrape-coeurs, Salinger). D'une certaine manière, le héros de Révolutions est son frère, mais il n'est plus le premier homme (Adam), juste un individu parmi d'autres, Jean Marro, à la destinée plus ordinaire que celle de son prédécesseur. Jean, un prénom quelconque et un patronyme, Marro, qui appelle "maraud", par homophonie, renvoyant le personnage au monde de ceux qui sont considérés comme des inférieurs, des êtres mal dégrossis comme pouvait le paraître l'ancêtre Jean Marro à des yeux inattentifs, jeune breton engagé dans les armées de la République en 1792, émigrant ensuite vers L'isle de France (Maurice depuis qu'en 1810, avec la domination anglaise, elle retrouve son nom originel) pour échapper à la misère de sa Bretagne natale.

Un roman d'apprentissage ?

     A première vue, c'est ce que lecteur peut se dire puisqu'il suit son personnage de l'âge de dix ans, quand il fait ses premiers pas dans sa vie personnelle (ses échanges avec la vieille tante de son père, à l'écart de ses parents dont il s'éloigne, ses inquiétudes "devant [...] l'avenir pareil à un trou qui aspire, devoir grandir, être quelqu'un, réussir, être un homme." Folio, 2008, p. 31) jusqu'à l'approche de la trentaine, lorsque jeune marié, il découvre sa future paternité "l'instant qui a tout commencé, quand est apparu un visage nouveau sur le courant de leur histoire." (Folio, p. 533)
L'enfant apprend progressivement l'histoire de sa famille paternelle (grâce à la tante Catherine, mais aussi plus tard grâce aux corrections apportées par la tante Eléonore qui appartient à une branche collatérale), se découvre au fil de ses amitiés (en particulier, en fin de lycée avec Santos, aspirant peintre et marginal assumé, ou Kernès ou Amaretto), de ses désirs amoureux (Rita, Jeanne-Odile, Alison, puis Mariam), de ses expériences dans le monde du travail (petits boulots pour gagner le pécule lui permettant d'aller étudier à Londres) ou de l'hôpital (cinq ans à Londres où il suit des cours à l'Ecole de médecine et travaille à l'hôpital Saint Thomas), enfin dans sa découverte de Mexico, un autre monde, d'autres cultures.




Le Clézio,
                2005

L'écrivain en 2005, photographié par Marc le Chelard (AFP)


Les voyages, la découverte de milieux différents de son milieu d'origine, sa propension à s'intéresser aux marginaux de tous ordres, perdants de tous les systèmes, sa propre marginalité (refus des normes sociales, solitude) font, d'une certaine manière, de Jean Marro une sorte d'héritier des personnages de la littérature picaresque dont le Gil Blas de Santillane inventé par Lesage (1715- 1724 - 1735) est le modèle français.
     La construction en sept parties, inégales, titrées, gouvernant des chapitres (parfois très brefs) non numérotés et non titrés, pour la plupart, joue sa discrète partie dans cette construction de la personnalité en mouvement du personnage principal, Jean Marro. Mais Jean Marro, à l'encontre des simplifications courantes (un roman autobiographique) n'est pas Le Clézio comme celui-ci le précisait à Jérôme Garcin (9 septembre 2008, pour Biblioobs) : "j'ai inventé Jean Marro pour ne pas avoir à écrire je. Il me ressemble beaucoup mais ce n'est pas moi. Disons que Jean est un frère jumeau dont je ne peux pas me détacher mais dont je peux à tout moment m'éloigner... "
Jean Marro doit se construire dans un présent difficile (il est adolescent pendant la guerre d'Algérie — 1954/1962 — et menacé, comme ses amis qui, pour certains, n'y échappent pas, d'être incorporé et envoyé se battre), tributaire d'un passé qui est à la fois personnel (la famille Marro et ses liens avec Maurice dont le personnage ignore tout, étant né en Malaisie et vivant en France, mais dont il subit l'ascendant) et collectif, car l'histoire de l'ancêtre, c'est aussi celle de la Révolution française, c'est encore celle de la colonisation avec son lot de tragédies dont les moindres ne sont pas le racisme et l'esclavage.
Toutefois, ce caractère de roman d'apprentissage s'il est essentiel (c'est le fil rouge du récit) est aussi secondaire, car c'est bien sûr moins du personnage qu'il s'agit que du lecteur, et le terme "initiation" serait peut-être pour lui plus adéquat, comme "révélation de secrets, de la connaissance de quelque chose" (TLF), partager les errances de Jean Marro, c'est partager avec lui ses découvertes, voir la vie, les autres sous des angles inattendus. Les "secrets" sont, bien sûr, des secrets de polichinelle, chaque lecteur les connaît mais la lecture du roman lui permet de les reconnaître et peut-être d'accepter de vivre avec. D'Adam Pollo à Jean Marro, le monde des personnages de Le Clézio s'est fait plus apaisé.





Ebéniers
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Ebéniers sur l'ïle des Aigrettes (au large de Mahébourg, Maurice)
pour rêver au domaine de Rozilis tel que dans la mémoire de Catherine

Une construction complexe

Structuration du récit
     Le roman se distribue donc en sept parties (et le lecteur sait bien que sept est symboliquement, dans la culture judéo-chrétienne, le chiffre de la création), chacune composée d'un nombre variable de chapitres: "Une enfance rêvée" (6 chapitres) / "Rumeurs de guerre" (13 chapitres) / "Le Bout du monde" (4 chapitres) / "Mariage des âmes" (2 chapitres) / "Jamaica" (11 chapitres) / "Une frontière" (11 chapitres) / "Retour à Ebène" (6 chapitres).
Cette distribution fait de la 4e partie "Mariage des âmes", le centre du récit ou son pivot puisqu'elle est précédée de trois parties et suivie de trois parties. Les trois premières racontant les enfances de Jean Marro (entre dix et vingt ans), le temps de l'indécision, dix années pendant lesquelles il absorbe les récits de sa grand tante qui l'inscrivent dans une généalogie, une filiation paternelle, l'identifiant à l'ancêtre dont il porte le nom "Jean Marro". En lui donnant le livre de grammaire latine ayant appartenu à ce dernier, elle accompagne son don de ces mots : "Maintenant, c'est toi, Jean Marro, le bon enfant." C'est aussi la période où il se cherche à travers ses amis, les philosophes présocratiques, les jeunes filles qu'il désire, la mer, la ville, avec la progressive conscience de la durée et de la perte, le vieillissement de la tante Catherine, ses propres transformations dont il n'a pas conscience (quoi de plus naturel que de grandir) le départ de Santos pour la guerre d'Algérie, les échos du conflit dûment notés en nombre de morts dans son "cahier de cristaux", selon l'appellation de son professeur de français, noir le cahier.
Les trois derniers chapitres (couvrant à peu près les dix années suivantes) sont ouverture sur le monde, d'abord l'Angleterre (cinq ans à Londres), un retour provisoire en France, puis Mexico, puis un nouveau retour en France et le voyage à Maurice, à Ebène.
La partie centrale quoique contant des événements somme toute réalistes pour l'époque (un mariage posthume), les déborde pour en faire la métaphore mise en abyme de tout le roman qui lie ombre et lumière, désir et mort, fin et commencement.


le bout du monde

Paysage mauricien évocateur du domaine de Rozilis, "la cascade était si proche qu'on l'entendait quand le vent soufflait..." (Folio, p. 26)

      Comme le titre Révolutions le suggère, le roman est à la fois chargé de ruptures (et les ruptures sont aussi des pertes) et de renouvellements (c'est le sens du mot en politique ou en histoire) mais aussi de cycles, ce qui implique retours et reprises (c'est le sens du mot en astronomie :  "Mouvement orbital d'un corps céleste qui repasse à intervalles réguliers par le même point", TLF).
La vie du personnage passe par diverses phases, souvent conclues par des violences comme la gifle de la rupture avec Rita avant de partir pour Londres, le saccage de la boutique de vins avant de quitter Londres, le massacre des étudiants à Mexico et l'exil de Pamela et de son frère, vers les Etats-Unis et le froid. Le personnage éprouve la nécessité de "revenir" sur ses traces, comme lorsqu'il cherche à revoir Aurore de Sommerville, ou qu'il raconte, à son tour, à la tante Catherine, les récits qu'elle faisait à l'enfant qu'il avait été, ou encore quand il rend visite à la mère de Santos, Léa, avant de partir pour Mexico.
Plus tard, il cherchera les traces de Jean Marro en Bretagne ou à Maurice pour ne rien retrouver de fait, sinon à Ebène, la pierre tombale de l'exilé : "cette grande dalle noire posée sur la terre, éclairée par la lumière du soleil, avec le vent de la mer qui froisse les feuillages alentour."
La structure du récit est donc à la fois éclatée et linéaire. Mais elle est aussi complexifiée par la présence de multiples niveaux de narrations.
Les narrateurs
     Trois personnages différents sont au centre de trois histoires qui s'entrelacent. Le premier est Jean Gildas Marro. Son histoire se déroule du début des années 1950 à la fin des années 1960. Il est né en Malaisie, à Ipoh où ses parents s'étaient installés avant de perdre leur plantation alors qu'il avait huit ans, mais il vit dans une ville portuaire de la Méditerranée, en France. Si la ville n'est jamais nommée, quoique ressemblant fort à Nice, où a grandi l'écrivain, c'est que cette dernière n'a pas, comme dans le roman, accueilli sur ses quais de "rapatriés" d'Algérie, lesquels étaient débarqués à Marseille, Toulon, voire Bordeaux mais pas à Nice, même si c'est la ville qui en a finalement accueilli le plus grand nombre sur son territoire.


L'histoire de Jean est racontée par un narrateur omniscient ce qui permet les glissements de point de vue, en particulier vers la focalisation interne.
      Le deuxième se met en place après l'identification du personnage de la seconde moitié du XXe siècle avec son ancêtre homonyme, Jean Marro dont seul le second prénom le différencie, il est Eudes et non Gildas. Elle est racontée en première personne par Jean Marro lui-même.
     La troisième, racontée aussi en première personne, est celle de l'esclave Kiambé, que ses maîtres ont renommée Balkis, et de ses descendantes "elle m'a parlé de ma grand mère Kiambé qui était sorcière, et avant elle une autre Balkis, et avant elle une autre Kiambé et toutes celles qui étaient nées avant elles, qui avaient vécu il y a très longtemps, jusqu'à une Balkis, comme ma mère et moi, qui était venue la première dans cette île depuis l'autre côté de la terre." (Folio, p. 525). Son récit commence après que Jean Eudes a noté la capitulation des Français et la prise de possession de l'île par les Anglais en décembre 1810.
Ces trois narrateurs principaux font parfois place à des narrateurs occasionnels, comme La grand tante Catherine ou Kernès qui raconte son expérience algérienne ou Miriam qui racontera la sienne, ou encore William Stone (en 1822) qui complète par ses rapports le récit de Kiambé relatif à Ratsitatane, ou Marie-Anne Naour, l'épouse de Jean racontant la fondation du domaine de Rozilis (en 1825), ou celle de l'esclave mozambicain Violette condamné au bagne.
      La multiplication des narrateurs va de pair avec la multiplication des choix narratifs, au récit peut se substituer ce qui relèverait d'une documentation étayant les souvenirs de la tante Catherine, le livre de bord (comme en tient un Jean Marro en route vers l'Isle de France), les notations (comme Jean en remplit son cahier noir en tenant un compte macabre des morts de la guerre d'Algérie ou son ancêtre les allées et venues des navires, et particulièrement des corsaires, à Port Louis de 1798 à 1810, ou la tante Catherine notant dans un cahier les derniers jours de Rozilis), les mémoires, comme celle de Jean Marro racontant ses années de guerre puis leur émigration, lui, sa femme et leur bébé, vers l'île, voire les lettres que Jean écrit à Miriam depuis Mexico.
La complexité de ce dispositif n'entrave cependant en rien la fluidité romanesque. Seule l'histoire de Kiambé, nécessaire cependant au tableau de Maurice, apparaît comme un ajout quelque peu artificiel à la trajectoire de Jean Marro, qu'il s'agisse de l'ancêtre ou de son descendant. Elle conte une réalité que le premier ne peut connaître que de l'extérieur puisque se refusant à y participer et que le second ne pourrait atteindre que par les livres, en étant éloigné aussi bien dans le temps que dans l'espace, et la tante Catherine n'en ayant pas touché mot, et pour cause, elle est née longtemps après l'abolition de l'esclavage.





Sebastiao
                Salgado

Sebastião Salgado, "chez les Himbas, Namibie" in Genesis (Taschen, 2013)
 

Splendeurs

     Il y a un mystère Le Clézio, difficile à pénétrer. Il est sans doute du même ordre que celui que nous subissons devant les photos de Sebastião Salgado. Le monde qu'ils dépeignent l'un et l'autre est plein de bruit et de fureur, les guerres, les morts, la misère, la souffrance, l'injustice, parce que l'histoire comme disait Queneau est "la science du malheur des hommes", mais aussi parce que les humains vieillissent, se dégradent et meurent, généralement seuls, parfois en ayant même perdu ce qui leur importait le plus, la mémoire, et les souvenirs. Et pourtant, l'un comme l'autre, nous laissent une profonde impression de beauté et de paix.
     Cela tient quelque part sans doute à la lenteur. Expérience de lecture bien différente de celle que provoque Joseph Roth, par exemple, qui donne toujours le sentiment d'écrire dans l'urgence, à perdre haleine ; avec Le Clézio, c'est une marche, une longue et lente marche où la mémoire peu à peu vient habiter un personnage (et donc le lecteur), une mémoire qui transforme l'histoire (la somme des faits) en respiration, comme se le dit Jean "La mémoire n'est pas une abstraction, [...]. C'est une substance, une sorte de longue fibre qui s'enroule autour du réel et l'attache aux images lointaines, allonge ses vibrations, transmet son courant jusqu'aux ramifications nerveuses du corps."
     La répétition cyclique (Jean revient dans sa ville, recherche ceux qu'il a connus, répète les récits de Catherine) donne corps à cette lenteur, il s'agit bien de "prendre son temps" et cette lenteur affirme la dignité de tous les êtres humains, de ceux, en particulier, que la société appellerait des "perdants", Catherine victime de la banqueroute de son père, Raymond, le père de Jean, victime des circonstances historiques autant que de sa maladie (la sclérose), ou Pamela et Joachim victimes de leur société, condamnés à l'exil et à la clandestinité.
C'est aussi cela que toutes les photos de Salgado nous donnent comme une confidence et une proclamation, la beauté et la dignité des êtres humains, partout et contre tout.
     Nous sommes ici et maintenant, tissés de tout ce que nous n'avons jamais été, mais que nous sommes quand même dans le bien et dans le mal, la Révolution française et ses rêves d'égalité, la colonisation et la décolonisation avec leurs cortèges d'atrocités, l'exploitation et la maladie, et tous les êtres humains sont comme les vieillards de l'hôpital qui fait penser à Jean que "la ville était dans le fond assez semblable au pavillon des grands vieillards de l'hôpital. Une falaise, au bord de laquelle les hommes et les femmes s'accrochaient, suspendus au-dessus de l'océan d'oubli, et la poussée des vivants les précipitaient cruellement, chaque jour, chaque nuit, à chaque instant." (Folio, p. 316) Et Jean, pas davantage qu'Holden Caulfield, ne peut être l'attrape-coeurs (The Catcher in the Rye).
Mais il nous faut vivre avec. Et la littérature en tisse les récits, avec les cortèges de noms oubliés, disparus (comme le village où est né Jean Marro en 1770), noms de lieux, noms de personnes, noms de rêves. Pour vivre, il nous faut des récits, des récits qui mêlent les rêves et le réel, et Révolutions est sur ce plan-là une incomparable réussite.


C'est tout ? Si ce l'était, ce serait déjà considérable. Mais toute relecture, nul ne s'en étonnera, éveille des émotions différentes, des questions différentes. Par exemple, sur l'importante présence des femmes dans le récit, de leurs liens avec les jardins, le magique jardin rêvé (Rozilis) de la tante Catherine, le jardin de l'hôpital qui devient le domaine de l'esclave Kiambé, le jardin de l'institution dont le mari d'Aurore de Sommerville prend soin et qui devient son domaine, à elle aussi, après son mariage.
La quête de l'origine, à la fois essentielle et vaine, car interminable. Il y a toujours, plus loin, une origine à l'origine. Si Voltaire le disait déjà dans La Princesse de Babylone, il n'est pas mauvais de se le rappeler. Et la seule origine qui vaille n'est-ce pas le récit qui la raconte, comme la tante Eléonore qui voit dans le Boléro de Ravel, celle de Jean Gildas puisque c'est en l'écoutant que son père et sa mère sont tombés amoureux l'un de l'autre.
Les mythes qui innervent le récit et qui, sans doute, sont pour beaucoup dans sa douceur. La grande métaphore essentielle de la vie comme un voyage qui fait fraterniser ceux qui choisissent volontairement l'errance, comme Jean Gildas, et ceux que la vie y contraint, tous les autres. Les humains sont tous des "déplacés" et de le comprendre peut changer le regard de ceux qui se croient sédentaires face à tous les exilés; le mythe de la roue de la fortune, la vie des hommes subit des cycles, la fortune est toujours provisoire, le Jean Marro pauvre qui aborde l'Isle de France parviendra à l'aisance ; un siècle plus tard, ses descendants perdront tout. Mais le malheur aussi n'est pas irrémédiable non plus comme le prouve le sourire et le baiser d'Aurore qui va se marier et avoir un enfant.
La sensualité d'une écriture qui ne perd ni une odeur, ni une texture, ni un son, ni un goût, ni, mais c'est une évidence, le monde dans sa multiplicité, des pierres aux arbres, des herbes aux rues, de la mer aux collines, des brouillards au plein soleil.
Et puis recommençons :
"L'immeuble de la rue Reine-Jeanne où habitait Catherine Marro avait connu une certaine grandeur, du temps où les trains venus de Paris, de Londres ou de Moscou apportaient à la gare chaque saison un flux de riches oisifs, pas assez riches pour pouvoir se payer le luxe d'une villa en bord de mer, mais soucieux de maintenir un certain niveau de vie dans ces quartiers nouveaux où les bâtiments de cinq étages et mansardes avaient remplacé les jardinets et les cabanons des fermiers......."


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